Après cinq jours de combats incessants, les habitants de Khartoum ont enfin connu hier, mercredi soir, une légère accalmie. Pas de bombardements ou de frappes aériennes en pleine nuit. Mais quelques tirs sporadiques à l’arme lourde qui crépitaient dans plusieurs quartiers, notamment dans le centre-ville toujours extrêmement disputé.
Les deux armées ont surtout profité de la fragile trêve pour effectuer des mouvements de troupes et envoyer des renforts dans la capitale. Les deux camps entendent bien continuer les combats, il n’y a aucune négociation en vue.
Face à la situation humanitaire dramatique et à la multiplication des exactions contre les civils, des milliers de personnes ont pris la route de l’exil . À pied, ou en voiture, traversant parfois les zones de combats tout en laissant derrière eux des cadavres de soldats gisant dans la poussière et des carcasses de blindés calcinés. Désormais, pour la première fois de son histoire, Khartoum se vide de ses habitants fuyant la guerre qui a éclaté à la confluence du Nil. Pendant des décennies, la capitale avait accueilli des centaines de milliers de personnes déplacées par les conflits armés aux quatre coins du pays.