Le Drame de trop pourrait-on dire. Èn moins d’un an, dix-huit (18) bébés périssent dans des circonstances effarantes et indescriptibles. Le Rubicon de la terreur et du laxisme vient d’être franchi. Seulement il serait illusoire de vouloir soigner un grand malade sans diagnostic préalable. Alors ne devrions-nous pas savoir les maux qui gangrenent notre système de santé au SÉNÉGAL? D’où ces interpellations auxquelles il faudra répondre. D’abord, qui sont les principaux bénéficiaires de ces marchés. Quels sont les critères de choix? Est-ce que les techniciens ont la qualification requise? (Qu’il s’agisse de la menuiserie, de l’électricité, de la plomberie, froid et chaud, l’alimentation, jardinage, nettoyage, sécurité, gestion hospitalière, brancardier, ) Y’aurait-il des monstres derrière ces Blouses blanches? Est-ce que les entreprises qui installent ces matériels dans nos hôpitaux sont agréées? Si oui sont-elles coptées pour la maintenance? Comment recrute-t-on dans nos hôpitaux? Y-a-t-il des cabinets d’audit qui font régulièrement des contrôles? Où va l’argent des hospitalisations? Quelle est la véritable mission d’un établissement public de santé?
Onze (11) morts au service de néo-natalogie de l’hôpital de Tivaouane. La série noire continue de façon vertigineuse dans nos structures de santé du Sénégal. Que se passerait-il? Un court-circuit serait à l’origine de ce carnage qui rappelle celui de Linguère dans la région de Louga où 4 bébés avaient péri, morts calcinés dans leurs couveuses dans les mêmes situations que celles que nous vivons présentement à l’hôpital de Tivaouane. À la clinique Madeleine un prématuré avait péri dans les mêmes conditions sans oublier la dame Astou Sokhna qui est partie avec son bébé à Louga. La récurrence des évènements tragiques dans le secteur de la santé. Pour rappel et dans un passé récent, 4 bébés étaient morts calcinés en 2021 au service de néonatalogie à l’hôpital Maguette Lô de Linguère, Louga, Mercredi 24 Mai 2022 à Tivaouane, onze (11) bébés meurent calcinés au service de néonatalogie à l’hôpital Abdoul Aziz Sy DABAGH. La goutte de trop qui débordera le vase de colère de l’autorité suprême du pays. Face à un tel carnage de 16 morts dont (15 bébés et une femme en état de grossesse), le chef de l’État finira par démettre de ses fonctions de ministre de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr pour nommer une femme du serail le docteur Marie khémess Ngom Ndiaye.
Nos tares sociétales commencent par nous rattraper. Chaque citoyen sénégalais a le devoir d’interroger sa conscience. Au lieu de pointer du doigt l’autre même si dès fois on accuse l’autre d’être l’enfer. Ayons le courage et l’honnêteté intellectuelle d’interroger notre conscience en reconnaissant après avoir amèrement accepté nos propres tares. Que se passerait-il réellement dans un secteur si stratégique comme la santé? D’abord avec les personnels sur le plan éthique et du niveau de professionnalisme, ensuite sur le mode d’acquisition des matériels et surtout de leur qualité et enfin comment ces marchés sont attribués et qui sont ces fournisseurs choisis?
Nonobstant la légèreté constatée dans le système de recrutement des personnels du secteur de santé, avec les faux médecins, infirmiers et sages-femmes, qui augmentent de plus en plus. Aucune politique de santé digne de ce nom n’est jusqu’ici prise à bras-le-corps pour mettre définitivement faure redorer le blason à un système de santé agonisant. Il n’ya pas pire que le tigre qui refuse sa tigritude. Tout comme le déficient mental qui refuse sa folie. Notre système de santé est profondément malade couché. Pire, à force de refuser de le soumettre à une thérapie de choc, ses propres turpitudes seront découvertes puis étalées en plein jour. Les sénégalais souffrent de leur système de santé complètement en déphasage avec la modernité. Malgré la cherté des soins, la prise en charge est une grosse pierre dans la chaussure des patients. Telle est la principale explication à donner à la phobie impulsive des sénégalais envers leur système de santé. Nos établissements publics de santé font de plus en plus peur. Le droit d’être bien soigné puis guérir étant la moitié de la guérison n’y est plus garanti. Ce pacte de confiance entre patients et personnels de santé est rompu depuis belle lurette. Seul gage de garantie qui pourrait remettre les sénégalais à s’approprier leur système de santé, c’est d’y extraire la politique politicienne et le militantisme et le pilotage à vue. Il faut donner l’opportunité aux vrais spécialistes santé rompus à la tache suite à un appel à candidature et un concours très sélectif. On ne joue pas avec la santé des patients. Il est impératif de cesser de jeter en pature les patients entre les mains de soi-disant personnels de santé, des fauves qui sont sans scrupules face à leurs proies.
FAIRE DE LA SANTÉ UN MINISTÈRE DE SOUVERAINETÉ ABSOLUE
L’expérience du COVID-19 devrait nous suffir comme baromètre. C’est l’occasion ici de féliciter le professeur Moussa Seydi, chief of command et toute son équipe de choc. Toute la République obéissait à ses recommandations. Cette étape de notre histoire est toute récente. Elle devrait nous pousser à bien reconsidérer notre système de santé en l’élevant au grade de force de première catégorie, le rattachant au service d’hygiène et à la brigade des sapeurs-pompiers.
La santé dans un système de catégorisation des rôles, devrait être hissée à la première catégorie devant l’armée, la gendarmerie et la police. L’expérience douloureuse de l’épidémie du Covid-19 en décembre 2019 est une parfaite illustration pour étayer cette hypothèse. Au départ la médecine, dans notre vie courante la médecine et à la fin la médecine. La médecine est au début et à la fin de tout notre processus évolutif. De la naissance à la fin de notre existence sur terre, la médecine est notre seule assurance.
En conclusion, c’est le lieu de reconnaître que le Sénégal dispose d’une des cartes sanitaires la plus normée dans la sous-région. Elle sert de références en Afrique et dans le monde. Notre pyramide sanitaire part des cases de santé, districts sanitaires jusqu’aux établissements de santé de niveau 1 à 3. Le travail en amont sur lequel les autorités gouvernementales et sanitaires devraient se pencher, c’est d’élaborer une relation de confiance et de respect mutuel entre les populations et les personnels de santé. Il est impératif de revoir autrement notre système de santé sans état d’âme. Il faut attaquer le mal dont aura toujours souffert notre système de santé et par ricochet les patients, à la racine. Rien ne peut remplacer une vie. Des millions distribués aux familles à chaque lendemain de chaos majeur avec leurs lots de conséquences ne font que créer des tensions familiales. Bis repetita! Faire de sorte que de telles négligences dues au laxisme des sénégalais ne puissent se repeter serait mieux. La pire des manières d’asservir un peuple c’est de l’affamer. La méthode du ventre mou.
Ndiapaly Guèye, journaliste indépendant, lanceur d’alerte. Email: ndiapalygueye@yahoo.fr