Angèle Diabang la réalisatrice ambitionne d’inciter les gens plus particulièrement les jeunes à la lecture à travers son premier long métrage fiction emprunté du roman »Une si longue lettre » de Mariama Bâ. Actuellement en tournage, elle traite en filigrane la condition de la femme sénégalaise. Elle campe plus généralement le débat sur la polygamie, le rapport de la femme à la société, la famille et l’amour.
“Le but de ce film est de réconcilier les gens avec la lecture et la littérature », affirme la réalisatrice et productrice sénégalaise. Ceci découle par le simple fait constater un délaissement des jeunes à la lecture. « Ils ne veulent pas lire et même les adultes n’ont plus le temps de lire ». se désole Angèle Diambang.
“J’ai pensé qu’en prenant ce roman qui est bien étudié à l’école pour en faire un film, tout le monde va le regarder. Mon objectif est qu’il incite les jeunes à aller relire le livre de Mariama Ba dans ce cas j’aurais gagné mon pari », a-t-elle ajouté.
A Popenguine Dayane elle recevait le ministre de la Culture et du Patrimoine historique sur le plateau de tournage de ce long métrage intitulé ‘’Une si longue lettre », ce jeudi
Angèle Diabang, à travers son film, veut amener les jeunes à s’intéresser davantage à ce roman considéré comme un chef d’œuvre de la littérature sénégalaise et africaine, en vue de le comprendre sous un angle actuel et en parallèle promouvoir la lecture.
La réalisatrice du film note qu’adapter un roman d’une telle audience est non aisé.
La majeure partie des séquences de ‘’Une si longue lettre » a été tournée à Thiès, où on trouve encore des arbres et des maisons avec une grande cour, comme décrit dans le roman. Le tournage s’est ensuite poursuivi à Popenguine avant Dakar.
Elle tient à précise que “l’action du film se déroule en 2000”, ce qui va entrainer beaucoup de changements par rapport au contenu du roman de Mariama Ba.
Les personnages du roman ont été réduit et les rôles condensés, explique Angèle Diabang, qui dit avoir travaillé, avec ses collaborateurs, à partir de la lettre de Ramatoulaye, héroïne du roman de Mariama Ba, pour en faire des dialogues. ‘’Ce sont ces moments de la lettre qui ont été très importants pour nous tous qui avons lu ce roman », souligne-t-elle.
Le personnage de Ramatoulaye, héroïne du roman de Mariama Bâ, est interprété par l’actrice Amélie Mbaye qui a joué dans plusieurs séries sénégalaises et films africains dont “Frontières” de Apolline Traoré (Burkina Faso).
Le volet technique de ce film est à la charge des jeunes techniciens sénégalais et béninois avec comme chef opérateur Amath Niane, Aly Dia comme directeur de production, Ismail Thiam à la mise en scène et Arona Camara comme machiniste.
« On espère que le public sera au rendez-vous et que le film va plaire aux Sénégalais et aux Africains, car le livre est étudié dans beaucoup de collèges africains et aux USA », a dit Angèle Diabang.
Ce long métrage, produit par ‘’Karoninka », la société de la réalisatrice, a bénéficié d’un financement de 150 millions de francs CFA du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA). Il reste à boucler le budget pour la post-production.